Ecouter l’Emission du 12 avril 2020 sur le confinement et les violences intrafamiliales
Le confinement augmente le stress, la panique, la frustration et surtout ne permet aucune échappatoire. La personne maltraitante tout comme sa ou ses victimes sont maintenues dans un lieu clos, hélas propice aux violences psychologiques ou physiques.
On le sait maintenant, ces dernières ont augmenté et on constate notamment une hausse des interventions de la police et de la gendarmerie (+ 40 %).
L’urgence est de protéger les victimes et de les sortir de ce lieu de confinement.
Elle est aussi d’accompagner les auteurs de violences pour qu’ils se fassent aider.
Protéger les victimes et les sortir du confinement :
La Secrétaire d’État chargé(e) de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations depuis 2017, Marlène Schiappa, a mis en place un certain nombre d’actions.
- Créer des nouveaux lieux d’alerte et d’écoute : les pharmacies et les supermarchés.
- Un dispositif par SMS : le 114 : Le numéro d’alerte par SMS a été élargi depuis le 1er avril, aux victimes de violences conjugales. Il est désormais possible de signaler toute violence par un message au 114. Il restera valable tout le long du confinement.
- Une ligne dédiée : le 3919 : le numéro reste évidemment en service. C’est un numéro national d’écoute. La ligne est anonyme, toujours gratuite et accessible tous les jours.
Accompagner et suivre les auteurs de violence avant le passage à l’acte
Un système d’accompagnement pour les auteurs de violence : pour prévenir les accès de violences : Il suffit de composer le 08.019.019.11. Le dispositif est accessible tous les jours. Ce sont 22 intervenants, psychologues ou spécialistes de la prise en charge des auteurs de violences qui seront à l’écoute et qui permettront de parler à l’auteur avant le passage à l’acte ou quand il sent que la pression est trop forte.
Un parent sait très bien quand il est maltraitant, en dépit de toutes les excuses ou les écrans qu’il place pour éviter d’en prendre conscience. Il est important qu’il sache qu’on peut l’aider à stopper cette spirale de violence.
Des chiffres consternants
Selon le journal la Dépêche : « Le 3919 assure avoir traité 2 237 appels pendant la semaine dernière et 6 300 sur la période du 21 mars au 10 avril. Selon Marlène Schiappa, près d’une cinquantaine de femmes se sont déplacées dans des points d’écoute, 300 alertes auraient été reçues en l’espace d’un mois.»
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« C’est une mobilisation sans précédent des citoyen.ne.s, des mécènes et des entreprises partenaires qui a permis de mettre en place des solutions concrètes pour le confinement», a expliqué la Fondation des femmes. A lire dans le Figaro
Et les enfants, victimes de maltraitances physiques ou psychologiques durant le confinement ?
« Ces enfants n’ont pas de respiration à l’extérieur, s’inquiète Fabienne Quiriau, directrice générale de la CNAPE, fédération nationale des associations de la protection de l’enfance. Cette promiscuité dans la durée leur fait courir un risque très important.» Un constat que partage également Tal Piterbraut-Merx, chercheuse en philosophie qui étudie les rapports de domination intrafamiliaux. « D’un point de vue juridique, la famille a des droits très élargis sur l’enfant, expose-t-elle. Ce qui permet d’atténuer la domination des parents se sont les différentes sphères dans lesquelles l’enfant peut évoluer. L’école en est une. Plus on multiplie ces sphères de vie, plus on lui offre la possibilité de demander de l’aide à d’autres adultes… Le confinement restreint toute la vie de l’enfant à la sphère familiale.» Lire la suite : http://www.slate.fr/story/189255/coronavirus-epidemie-confinement-enfants-maltraites-victimes
Voilà les numéros utiles à composer :
– Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger : 119
– La Voix de l’enfant : 01 56 96 03 00
– L’Enfant bleu-Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
– Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
– Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234
Et à tous ceux et celles qui nous écoutent et nous lisent durant le confinement :
Ne pas sortir de chez soi, ne signifie pas ne pas entendre, ne pas porter plainte, ne pas alerter pour sauver un enfant. Faites-le !
Appelez la police : 17 pour les faire intervenir !