couple de séniors

Voila un adjectif  « vieille » ou « vieux »  qui fait peur dans notre société qui a fait du jeunisme, sa marque de fabrique.

Remarquez, on a déjà commencé par bannir ce mot et l’appeler autrement : on a dit « senior » c’était mieux, plus joli, moins agressif.
Sauf qu’aujourd’hui on parle de senior dès 45 ans !

La question qui me taraude est celle-ci : quand est-ce qu’on devient vieux  ou vieille ?

La vieillesse ou le vieillissement dans tous ses états

Est-ce quand les enfants et les étudiants et étudiantes vous appellent « Madame » ou vous laissent leurs sièges dans le métro ou le bus ?Mais on laisse aussi les sièges aux personnes en situation de handicap ou aux femmes enceintes.

Quand les enfants vous annoncent que vous allez être grand-mère ou grand-père ? Il arrive que soyez très tôt grands-parents surtout si vous les avez eus des dans votre vingtaine voire plus tôt.

Est-ce qu’on le devient quand, pour une femme, on arrive à la ménopause ou un homme à l’andropause ? Rien n’est moins certain puisque ces deux étapes peuvent survenir de plus en plus tôt à cause des traitements contre certains cancers hormonaux ou d’autres dérèglements.

Le devient-on quand on a plus de cheveux blancs que de cheveux qui ont gardé leur couleur et donc leur mélanine ? C’est un signe sauf que les cheveux blancs arrivent parfois dès la quarantaine voire plus tôt.

Quand on acquiert pattes d’oies et rides du lion ?  Quand on ne peut plus porter de jupes très courtes ?  Quand notre taille et nos épaules s’élargissent ?  Quand on a des taches sur le visage et les mains ?

Quand on a plus de mal avec les innovations ? Quand on a des trous de mémoire ? Quand on a du mal à apprendre ?

Que dire alors de la génération « boomer » dont je suis qui aura appris successivement à se passer d’une machine à écrire, à utiliser un ordinateur, puis un PC et une tablette,  passer du pneumatique au fax et enfin aux emails, téléphoner à l’aide du biper puis d’un smartphone ? Pour finalement devenir prépondérants sur des réseaux sociaux comme YouTube et Facebook ?

Est-ce qu’être vieille, vieux et être une femme ou un homme d’âge mûr comme disent les policiers, c’est la même chose ? Les agents des forces de l’ordre me disent que non lorsque je les rencontre en formation.

D’ailleurs vieillir, vieillissement et vieillesse, vieux et vieille ne sont pas exactement des synonymes mêmes s’ils sont issus de la même famille.

Voilà ce que dit le Larousse : la vieillesse, c’est la dernière période de la vie normale caractérisée par un ralentissement des fonctions.

Et l’OMS* ?  Selon la loi de l’adaptation de la société au vieillissement, il s’agirait de personnes âgées de 60 ans et plus.

On a ensuite évoqué la vieillesse à l’aune du départ à la retraite : 60 ans donc naguère puis de plus en plus tard puisqu’aujourd’hui on part à la retraite après plus de 43 trimestres de travail et donc en principe et en général 67 ans pour ceux nés dans les années 70.

Est-on donc officiellement vieux ou vieille à 67 ans ? Si c’est le cas, je peux rassurer la plupart mes proches qui ne le sont pas encore.

Mais je trouve tout de même ce terme réducteur. Parce que si certaines fonctions ont ralenti, d’autres pas du tout et la diversité en matière de vieillissement et donc de vieillesse est de mise ! Tous les vieux et les vieilles ne sont pas tous rangées à la même enseigne !

La vieillesse est un état qui prend différents aspects

Je connais des personnes à plus de 70 ans, voire 75 ans qui font encore des marathons, des courses à vélos, de la gym et bien d’autres activités physiques que je n’ai même jamais envisagées de faire !  Pas de ralentissement pour ces dernières et donc pas de vieillesse ?

J’en connais d’autres qui mentalement étaient déjà vieilles à 20 ans. Des femmes qui n’envisagent pas de mettre fin à une vie sexuelle active à 60, 70, 75 ou 80 ans et d’autres qui sont asexuelles depuis toujours ou presque.

La médecine, elle aussi, a son mot à dire  : du point de vue biologique, le vieillissement est le produit de l’accumulation d’un vaste éventail de dommages moléculaires et cellulaires au fil du temps. Celle-ci entraîne une dégradation progressive des capacités physiques et mentales, une majoration du risque de maladie et, enfin, le décès.

Devenir vieux ou vieille, c’est inévitable, encore faut-il bien se préparer.

Je dirais qu’à la soixantaine passée, je sens le vieillissement  arriver quand je décide de vouloir rattraper le bus ou le tramway en courant (ce qui m’arrive encore) et que je peine à le faire. Ou lorsque j’ai enchainé 2 ou 3 petites nuits de 3 heures pour terminer un dossier important et que j’honore un rendez-vous sans maquillage !  Il est certain que la nature fort rancunière ne me le rend pas bien : elle se venge ! Et pourtant je n’ai pas atteint l’âge fatidique de la retraite.

Quoi qu’il en soit, c’est une étape inévitable. Avoir une belle et longue vie, c’est donc passer par ce dernier stade qui précède la mort.

Mieux manger, se bouger, se divertir, garder une activité même non lucrative, prendre soin de soi et de son corps pour qu’il dure encore longtemps ! Il ne s’agit pas de lutter contre la vieillesse mais de se donner la chance d’avoir le meilleur du vieillissement : en termes de santé mentale et physique.

Hélas, ce n’est pas toujours une question de vouloir : l’hérédité, les conditions de vies influent grandement sur le bien vieillir. Si la vieillesse est inéluctable, nous ne sommes pas tous et toutes égaux face aux formes du vieillissement.

Devenir vieille ou vieux :  une nouvelle étape à traverser

Intellectuellement, je me réjouis de la sagesse que je sens (enfin) poindre : calculer  et doser mes efforts, savoir modérer mes propos ou ne pas m’engouffrer dans des aventures stériles sont aussi l’apanage de l’âge mûr.

Comme toute les étapes de la vie humaine, la vieillesse doit nous permettre de vivre quelque chose de nouveau et de différent.

Nous avons la chance de vivre en France, pays dans lequel, même si les coups de boutoirs contre notre système de santé se font légion, nous pouvons encore avoir des soins qui nous permettent de ralentir les pathologies qui surgissent au moment de la vieillesse. Nous avons un système social qui devrait nous aider à passer ce cap.

Même si je n’oublie pas qu’une frange importante de la population française vit cette période avec de tous petits revenus (des femmes souvent) et est souvent délaissée par sa famille ou ce qu’il en reste.  Sans que les associations humanitaires à qui il manque beaucoup de moyens, il n’y aurait vraiment personne pour prendre ces femmes en charge.

Devenir vieille ou la vieillesse : une invitation à bien vivre au préalable

Beaucoup le savent, c’est dans nos jeunes périodes que nous préparons notre vieillesse sans parfois même le savoir.  L’alimentation, l’exercice physique, une vie saine, peu d’alcool, de tabac sans méconnaitre les facteurs environnementaux, nous permettent de bien vieillir. Et là encore, nous ne sommes pas égaux car cela nécessite souvent des conditions de vie aisées.

Une vie sociale, familiale harmonieuse et surtout une vie durant laquelle on a pu exprimer le meilleur de nous-même sont souvent les graines qui nous permettent de faire fleurir la dernière étape de notre vie.

Le plus important d’ailleurs n’est-il pas, plutôt que de lutter contre le vieillissement et la vieillesse, ce qui est une perte de temps,  de s’occuper de bien vieillir et surtout de bien vivre ?

Et vous qu’en pensez-vous ?  Quand vous êtes-vous devenu vieux ou vieille ?

 

Pour en savoir davantage :

*OMS : organisation mondiale de la santé – vieillissement et bonne santé : cliquez

Notre cerveau peut apprendre à tout âge : cliquez

L’amour chez les personnes âgées : cliquez

 

Pour une séance de Psychoportrait symbolique sur ce thème, écrivez moi ici

ou téléphonez moi :06 22 78 71 38